La nostalgie rêveuse peut s’installer.
Le vert, gai, paisible, ou égrillard, nous rafraîchit tout l’été.
Avec lui , nous folâtrons dans les prés.
Dès l’automne, ses composants, jaunes et bleus, se séparent.
Le jaune, demeure accroché aux arbres, transmettant sa fébrilité, sa folie, aux feuilles, virant aux bruns, rouges, les agitant fiévreusement jusqu’à la chute finale.
Danse de Saint Guy ?
Mais, où donc est passé le bleu?
L’été finissant, dans l’air attiédi, une longue écharpe de brume bleue s’échappe de la verdure... Discrètement !
Notre bleu bienfaisant s’efface devant les jaunes, les roux, les rouges, chargés de réchauffer la nature... Où va-t-il ? Prendre ses quartiers d’hiver
vers les cimes enneigées !
Dans chaque ombre, le bleu se cache
Il adoucit le blanc aveuglant, le sculpte tendrement, soulignant ici et là, les reliefs subtils ou profonds.
Bleu compatissant, tu calmes nos angoisses.
Dans l’âtre, où rouges, jaunes, noirs prolongent l’alliance, jouent à saute-moutons,
tes lichettes bleues entre-baillent un coin de ciel; Le paradis n’est pas bien loin de l’enfer !
Mais rassurons-nous
La Sainte Vierge a saisi un pan de l’écharpe.
Les provençaux, plusieurs lambeaux, ils en repeignent leurs volets.
Le ciel et la mer partagent sa souveraineté.
Cependant...
Dans ton va et vient sautillant, n’oublie pas, le printemps a besoin de toi !
Rejoins les sources vives, mêle ton sang bleu à la royale Nature, et dans l’euphorie générale, apaise les ardeurs du soleil...
Alors,
A nouveau les verts resplendiront.
Marcelle.