Les jours inlassablement succèdent aux jours
Il en est de même pour tous depuis toujours.
Ils laissent sur nos fronts des traces,
Heureux ou malheureux rien ne les efface.
Les années passent, de plus en plus rapides,
Elles coulent parfois comme une eau limpide
Mais aussi avec des trous noirs qui donnent des remous.
Petit à petit, elles s’accumulent derrière nous.
Nos cheveux sont blanchis par le temps.
Nous regardons, émus, grandir nos descendants.
Les gestes sont moins sûrs, moins vifs.
On reste là, le soir, rêveur, pensif.
Les yeux fatigués ont un voile incertain
Qui gène nos lectures, ternit les images
Comme un léger brouillard qui se dégage
Quand le soleil réchauffe la plaine le matin.
Nos mains parfois sèchent nos pleurs,
Evoquant les secrets de nos coeurs.
En cachette, dans l’ombre solitaire
De nos lèvres pâlies monte une prière.
Si de nos vies on déliait la trame
Que de souvenirs s’envoleraient de nos âmes.
Les joies, les malheurs seraient confondus
Sur le chemin de la vie si vite parcouru.